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À vous, parents !

Wafâa Salamat - école polyvalente Alquier Debrousse

En mai 2021, nous avons rencontré Wafâa Salamat, déléguée des parents de l'école polyvalente Alquier Debrousse. Ensemble, nous sommes revenus sur les actions mises en place grâce à son investissement.

Pour vous, que veut dire « être parent élu d’une école de la Cité Éducative » ?

Être parent élu, c’est déjà s’investir dans l’école et connaître son fonctionnement. On apporte ensuite ses idées, sa motivation et son dynamisme pour essayer de créer un lien avec l’école.

En étant parent élu d’une école de la Cité Éducative, on porte le message de tous les parents qui veulent changer les choses dans leur école. C’est difficile à définir en un mot, mais c’est une mission qu’on se donne pour faire en sorte que toutes les voix soient entendues.

On a le sentiment d’avoir un vrai rôle, de s’investir dans un projet et d’aller plus loin. En temps normal, nous n’avons pas forcément les outils pour réaliser des projets concrets, et la Cité Éducative nous apporte les moyens qui nous manquaient. C’était une évidence finalement !

Vous réalisez et distribuez des livrets d’accueil au format numérique à l’école Alquier Debrousse. D’où vous est venue cette initiative ?

On a décidé de communiquer au maximum, déjà en temps de crise sanitaire, mais aussi au-delà. Nous pensons qu’il faut communiquer dès l’arrivée à l’école et à chaque étape du parcours de parent. Notre investissement de parent élu nous permet de connaître le fonctionnement de l’école, mais pour certains parents cet accompagnement peut être une porte d’entrée car ils ne connaissent pas bien l’école.

Ce livret permet d’avoir une vue d’ensemble de la vie scolaire, mais aussi de l’ambiance qu’il peut y avoir dans l’école.  Quand on arrive dans l’école pour déposer notre enfant et qu’on est aussi vite repartis, on ne sait pas nécessairement qui contacter en cas de besoin, vers qui se tourner. C’est ce qu’on a voulu apporter. 

Il reste parfois quelques malentendus, mais notre rôle de médiateur permet à chacun d’être entendu et de créer un premier contact entre l’école et les familles. À terme, on aimerait inviter les parents une fois dans l’année dans la classe de leur enfant, pour qu’ils découvrent comment tout le monde travaille.

Vous avez évoqué ces livrets lors de la réunion des parents élus du 17 mars. Vous pensez que ce projet pourrait être reproduit ?

Oui. C’est très simple finalement de communiquer, même sans se voir. C’est un petit investissement de temps, qui permet de véritables changements. Les parents élus devraient être immédiatement mis en relation avec les professeurs et le directeur (ou la directrice) de leur école pour que la communication des informations aux familles fonctionne par la suite.

Ce mode de communication atteint-il tous les parents ?

Oui. On a demandé les adresses e-mail des familles pour les inscrire dans les listes de diffusion que nous utilisons pour les informer et pour distribuer les livrets. Ça a pris progressivement, grâce à l’enthousiasme des parents et au bouche-à-oreille entre eux. Je crois qu’il nous manque une ou deux adresses e-mail aujourd’hui, mais on a réussi à atteindre toute l’école.

La directrice communique oralement avec les familles allophones, en passant notamment par les enfants qui maîtrisent la langue. C’est un travail de longue haleine de réussir à atteindre ces familles-là, mais ça permet d’avoir un débit de communication très fluide et cohérent entre ce que diffuse la directrice et nos informations.

Au quotidien, comment communiquez-vous ?

Personnellement, je communique énormément avec la directrice et l’école. En tant que parent, je pense que toutes les informations qui concernent l’école me concernent. Le but n’est pas de transmettre absolument toutes les informations que je reçois, mais de communiquer le plus d’informations possible. D’un autre côté, je communique aussi les souhaits des parents. Les parents ont souvent des revendications, qu’ils ne parviennent pas à transmettre. J’essaie d’intervenir le plus possible.

Avez-vous constaté un changement depuis que vous avez mis en place toutes ces actions ?

Tout à fait. On a tout fait pour transmettre les valeurs d’une communication positive aux parents. Elles permettent de prévenir les malentendus.

On a aussi travaillé à déconstruire les idées reçues sur les rôles d’enseignant, de directeur… Je sens que la directrice est beaucoup plus détendue maintenant qu’il n’y a quasiment plus de conflits directs avec les parents.

Nous sommes tellement proactives qu’il y a très peu de soucis qui remontent. Ce ne sont que des soucis très ponctuels, du cas par cas.

À l’échelle de la Cité Éducative, quelle communication imagineriez-vous ?

Je pense qu’un ou deux parents pourraient être porte-parole pour trois à quatre écoles d’un même quartier ou d’une même rue. Les problèmes rencontrés au sein des écoles sont souvent les mêmes et pourraient être remontés à cette ou ces personnes. Il serait peut-être intéressant d’avoir une voix plus commune ou globale, car si on s’intéresse à chaque problème pris individuellement ça fait rapidement beaucoup de choses à traiter. On peut les regrouper par thème.

Ça permet aussi d’avoir des parents plus informés au sein des Groupes Opérationnels, qui en connaissent le vocabulaire et le fonctionnement des institutions. Nous parlons de choses concrètes, on souhaite donc pouvoir trouver des solutions pratiques sans se heurter à cette difficulté.

Avez-vous des exemples d’idées émises lors de Groupes Opérationnels ?

Nous avions discuté des temps périscolaires. Ils ont une grande place dans la vie des enfants à l’école : le repas, les activités artistiques et sportives...

À l’école Alquier Debrousse, les temps périscolaires sont très bien agencés dans certaines disciplines, mais pourraient être mieux aménagés pour d’autres. Par exemple, pour pallier les lacunes de certains élèves. La question de la formation des animateurs périscolaires a également été soulevée. Cette année, grâce aux Groupes Opérationnels, on a pu faire émerger ce souci de gestion.

Avez-vous des idées d’actions à mener ?

On devrait déjà davantage interroger les parents pour savoir ce qu’ils voudraient voir émerger dans l’école. L’école est un lieu privilégié pour diversifier au maximum l’éventail de ce que les enfants vont côtoyer et cultiver leur richesse intérieure.

Je pense que certains projets pourraient être mis en place à l’école sans pour autant nécessiter beaucoup de moyens. Par exemple permettre une fois par mois la découverte d’un métier ou d’un domaine grâce à des interventions de professionnels.

Il faut qu’on donne envie aux enfants de s’intéresser, d’apprendre des choses d’eux-mêmes sans se les voir imposées : stimuler leur curiosité tout en restant dans le cadre de l’école. C’est ce qu’on voit avec le dispositif Silence on lit, qui épanouit vraiment les enfants tout en leur laissant le choix de ce qu’ils veulent lire.

La Cité Éducative doit aussi permettre de faire entendre les voix des enseignants. Toutes les décisions prises au sein de l’école sont subies par les professeurs et leurs représentants. Ils sont aussi soumis à un cadre, surtout pour les classes du premier degré, et n’ont pas beaucoup de marge de manœuvre.

Mais d’un autre côté, on a pu impulser quelques actions. Les enfants ont pu assister à quelques spectacles, certaines représentations ont aussi eu lieu à l’école. La REV avait même réussi à obtenir un séjour qui a été annulé par le confinement. Nous espérons poursuivre sur cette voie, en étant accompagnés par la Cité Éducative.